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LA PHILOSOPHIE CHEZ GERMINA

Rendre la philosophie populaire.

La souveraineté, un mal non nécessaire? (Première partie)

Xi Jingping, dictateur à vie de la Chine

Les trois types de souveraineté

 

 

Pour progresser plus efficacement, nous devons distinguer trois types de souveraineté.

Souveraineté monarchique. Dans ce cas, nous avons la plus haute possible des personnalisations du pouvoir : la souveraineté appartient à une personne physique et unique, disons le « monarque », ou le « roi ». « L’État, c'est moi », aurait dit Louis XIV.

On sait aussi que, pour Thomas Hobbes, la monarchie prise à la lettre, où un monarque dispose d'un pouvoir sans limite, était le régime politique idéal. Hobbes, certes, ne se perd pas en ce domaine dans des considérations théologiques. Il considère que le pouvoir absolu du monarque (la souveraineté monarchique) est une construction purement humaine. Si dès l'abord, il exclue le droit divin pour le pouvoir monarchique, c'est bien parce qu'il veut insister sur l'art et l'humanité contenue dans ce type de pouvoir. La souveraineté de quelque monarque que ce soit est le résultat d'un accord général des humains, autrement dit de ce que Hobbes nomme un pacte. Les hommes, devant les dangers extrêmes que présenterait une vie sans chef (ce qui reviendrait à une sorte du chaos, que Hobbes nomme « état de nature », où chacun pourrait entreprendre de qu'il veut contre son prochain et qui revient à une guerre de « chacun contre chacun »), s'accordent pour confier à un seul leur pouvoir particulier. Ils acceptent ainsi délibérément, on pourrait presque dire librement, de se laisser dominer par un seul.

On oserait presque dire que cette figure de la souveraineté est exemplaire, et la plus appropriée pour faire régner une autorité ultime et de dernier ressort sur toutes les composantes d'un peuple. Quoi de plus efface pour imposer une loi qu'un individu pourvu de la plus haute imaginable des suprématies et d'un pouvoir de décision qui est l'analogue d'un décret divin particulier  ?

On retrouve ainsi l'absoluité sous l'unicité absolue du monarque. Mais on la retrouve aussi dans le fond théologique qui a permis et permet encore qu'existent de telles souverainetés. À l'époque classique, les régimes monarchiques sont de droit divin.

Aujourd'hui, ils sont de « droit national » ou de droit « populaire » présupposés.

Xi Yingping, le dictateur de la Chine s'est fait « élire » par les représentants du Comité Central du Parti communiste, eux-mêmes désignés par l'Assemblée populaire du peuple chinois. Il semblerait ainsi que ceux qui ont élu Xi Yingping soient, en quelque sorte, ses supérieurs et qu'ils détiendraient, eux, la souveraineté.

D'ailleurs pourquoi pas ? Les cadres du parti communiste et de l'Assemblée populaire (qui regroupe plus de 3000 membres) pourraient d'un moment à l'autre se déclarer souverains (ce qui n'est d'ailleurs pas d'ailleurs pour nous rassurer nécessairement, la dictature d'un parti qui se proclame souverain est aussi terrible, théoriquement, et dans ses effets prévisibles, que celle d'un seul homme). Mais enfin, il s'est trouvé des assemblées, et des nations entières, pour accepter et nommer un chef au pouvoir absolu.

J'aimerais conclure ce point en soulignant que les nations et les peuples (nous verrons plus loin les définitions acceptables de ces termes), sont encore beaucoup trop enclins à accepter une monarchie au pouvoir souverain absolu. Ce faisant, nous sommes plongés, quant au devenir de notre planète devant des dangers eux-mêmes absolus.

 

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