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LA PHILOSOPHIE CHEZ GERMINA

Rendre la philosophie populaire.

La souveraineté un mal non nécessaire. Introduction (deuxième partie)

 

On fait souvent la distinction entre souveraineté intérieure et extérieure. La souveraineté intérieure serait le pouvoir suprême exercé dans le cadre du gouvernement d'une société. La souveraineté extérieure serait le droit absolu du chef d'une nation, d'un peuple, d'un pays, d'une patrie (la variété même des noms indique qu'il y a ici de l'impensé et peut-être de l'impasse) de maintenir la sécurité aux frontières du territoire, de déclarer la guerre à d'autres nations et même de lancer des guerres de conquête.

L'armée, dotée d'armes puissantes, désormais de plus en plus meurtrières et destructrices, est quelque chose comme le support d'un État souverain. Et c'est pour cela que tout État, aussi minuscule soit-il, se donne une armée.

Le problème est que c'est la même « souveraineté » qui décide de l'ordre social, et qui décide aussi de la paix et de la guerre entre les nations. C'est la même souveraineté qui contrôle son territoire et peut, soudainement, « souverainement », attaquer d'autres territoires qui ne sont pas censés devoir tomber sous sa tutelle. On se trouve là devant une telle contradiction telle qu'elle n'est plus logiquement, politiquement, moralement tenable.

La « souveraineté » est un concept (non dépourvu de cette puissance théorique que l'on attend d'un concept politique), mais enfin ce n'est qu'un concept, une construction humaine, qui s'effrite par endroits, se redresse absurdement par moments et provoque des catastrophes humaines et humanitaires quand un pays décide « souverainement » d'attaquer un autre, ou bien tout simplement quand il décide « souverainement » de faire valoir ses droits et sa puissance (aussi réduite soit celle-ci).

Réfléchissons au lien logique entre une souveraineté intérieure et extérieure. Les gens soumis à la souveraineté d'un État ou d'un homme tout simplement, ont-ils par la-même l'obligation de faire la guerre, c'est-à-dire de tuer leurs semblables, quand la puissance qui les commande le décide ?

Une telle question ne peut nous amener qu'à questionner le statut des forces de l'ordre et des forces armées.

En premier lieu, il faut se demander s'il est encore possible que des gens ordinaires (policiers, soldats) reçoivent un permis de tuer.

J'avoue, mais ce n'est sans doute qu'une vision particulière et subjective, que cela me choque toujours, quand je croise des policiers, de les voir munis de leur arme de service, qui est un terrible instrument de mort.

Et je ne puis rien dire, bien sûr, actuellement, sur le développement des armes qu'utilisent les soldats, et ce au cœur des plus paisibles démocraties. Je sais que le problème et considérable. Allons nous désarmer nos soldats ? Non évidemment. Mais le problème de l'existence d'humains disposés à tuer impunément leurs semblables demeure un problème moral considérable de l'humanité.

Je songe aussi à l'arme nucléaire, considérée par beaucoup d’États comme la garantie de leur « souveraineté ». Et je n'arrive pas à comprendre comment des individus ordinaires pourraient prendre la décision de lancer des bombes atomiques. De fait, tous ces problèmes relèvent d'un seul : la souveraineté, précisément. Ce n'est pas l’État en soi, ce n'est pas l'organisation politique que les humains cherchent à se donner, qui sont le danger absolu pour l'humanité. Ce danger absolu se nomme « souveraineté ».

Je ne chercherai pas à faire l'histoire complète d'une idée, celle de « souveraineté », mais j'essaierai de montrer que le concept de souveraineté politique, (qu'il s'agisse de populaire ou nationale ou autre) est désormais inopérant, inadapté, donc dangereux pour le bien-être de l'humanité, pour la Terre, pour la biosphère et pour la sécurité des peuples.

 

 

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